La place des femmes dans la création des syndicats SUD

Dans un récent bouquin, « Des brebis noirs créent les syndicats SUD »*, un camarade de Solidaires 49 nous raconte la création des syndicats SUD à travers le prisme de la place des femmes. Un récit intéressant à lire à quelques jours du 8 mars, journée internationale de la lutte pour les droits des femmes.

« Partant du principe que l’engagement féminin au sein des structures syndicales est plus faible que l’engagement masculin, SUD-PTT, premier né des syndicats SUD, met en place dès sa création des dispositions particulières pour favoriser l’engagement féminin. Notamment, pour l’exemple, le syndicat décide de fixer les heures de réunions syndicales sur le temps de travail et non sur le temps libre. » Il est ainsi détaillé les mesures prises pour favoriser l’implication des femmes dans la vie des syndicats. Toutefois, les difficultés à s’engager restent persistantes pour celles-ci. En parallèle, la mise en place des commissions femmes vont se poser comme « un refuge et un lieu d’élaboration » pour favoriser et populariser la cause des femmes à l’intérieur même des syndicats.

Quelques trente ans plus tard, les syndicats SUD continuent à s’engager en ce sens. Ainsi, Solidaires 49, union syndicale à laquelle appartient SUD Collectivités territoriales 49, appellent à se joindre à la marche féministe non-mixte le samedi 7 mars prochain à Angers (Place du Ralliement – 19h). Une action qui a pour but de permettre à nos camarades de développer des espaces favorisant leur émancipation. Le débat entourant l’intérêt de cet outil d’action est entre autres particulièrement documenté dans l’ouvrage.

« La non-mixité à l’œuvre dans les premières années des syndicats SUD (et qui semble perdurer) est une non-mixité de fait. Est-ce que les femmes mettent en place des stratégies pour faire fuir les hommes de ces commissions ? C’est fort peu probable… La réponse repose sans doute du côté de ces rares hommes qui ont souhaité s’investir et qui sont donc, en toute logique, sensibles aux problématiques de domination masculine, de féminisme, d’antisexisme, d’antipatriarcat, etc. Ces derniers peuvent se sentir rapidement en trop dans ces espaces ! » Et de poursuivre en citant l’analyse de Cécile Guillaume : « Cette réticence (aux outils et espaces non-mixte) est souvent justifiée par les résistances que de telles mesures susciteraient chez les hommes […] et révèle l’emprise du cadrage universaliste républicain de l’égalité dans le contexte français et l’hostilité d’une majorité des militants à l’égard d’une vision différentialiste de la représentation syndicale. »

Ces espaces non-mixtes ont pourtant démontré toutes leurs forces en Espagne. Le 8 mars est devenu un rendez-vous incontournable où plus de cinq millions de femmes sont descendues dans les rues du pays l’année passée. « Gageons que les syndicalistes français français·es (en) sauront prendre exemple (…) La question de la grève féministe doit se poser et doit se construire dans un cadre plus unitaire possible. »

Toutes au rendez-vous le 7 mars 2020 19h Place du Ralliement. Plus d’infos sur le site du Collectif Emancipation

* Des brebis noirs créent les syndicats SUD – Editions Syllepse – 10€ (Disponible à la librairie Les Nuits Bleues)